Est-ce à dire que les inflexions de l. a. spiritualité que nous avons pu constater entre le VIIIe et le XIVe siècle furent de simples diversifications aux ameliorations qu’a connues alors los angeles société occidentale ? Les choses, en fait, sont loin d’être aussi simples. Tout d’abord, le succès d’une nouvelle forme de vie religieuse adaptée aux changements qui s’étaient produits dans le monde profane a rarement fait péricliter celles qui existaient auparavant. L’essor des chanoines réguliers au XIIe siècle n’a pas plus ébranlé l’institution monastique que le succès des mouvements religieux populaires n’a tari le recrutement des convers. D’autre half, lors même que des changements profonds s’opéraient dans le domaine spirituel, ils ne firent pas qu’accompagner ou suivre l’évolution générale mais fournirent parfois des ideas aux problèmes sur lesquels butaient l. a. société et l’Eglise. Dans l. a. plupart des cas, l. a. réponse n’allait pas de soi. Ainsi, pour los angeles pauvreté : même si l’accroissement des ressources l. a. fît progressivement apparaître comme un variety de vie attainable, il restait à opérer un renversement des valeurs pour en faire un idéal spirituel positif. Reconnaître los angeles valeur du dénuement, voulu ou non, c’est-à-dire d’un état pénible et socialement humiliant, l’adopter et le proposer comme une voie de salut et d’ascension vers Dieu, comme le firent les mouvements évangéliques du XIIe siècle et surtout saint François, c’était à l. a. fois trouver une réponse au problème du mal, que les cathares dressaient en rival de Dieu, et permettre à un monde où les distances et les tensions sociales s’accusaient de sortir de ses propres contradictions. A côté de ces diversifications de l’idéal religieux que l’on pourrait, à l’instar des historiens de l’économie, qualifier de conjoncturelles, on rencontre dans l’histoire de l. a. spiritualité médiévale des mouvements de longue durée dont l’existence se dégage à l’évidence dès que l’on prend un peu de recul par rapport aux faits et aux doctrines. l. a. plus importante de ces tendances générales est celle qui conduit à los angeles personnalisation croissante de l. a. vie religieuse. Pendant le haut Moyen Age et encore à l’époque féodale, les fidèles n’envisageaient d’entrer en relation avec le surnaturel que par l’intermédiaire de gestes qui leur donnaient, en quelque sorte, prise sur lui. C’est l’époque où l. a. liturgie joue un rôle fondamental, tant pour les moines que pour les laïcs, même si ces derniers n’en comprenaient guère le sens. L’essentiel, à leurs yeux, était dans le appreciate scrupuleux des rites qui possédaient par eux-mêmes une mystérieuse efficacité. Ainsi, les chansons de geste nous montrent fréquemment des chevaliers se donnant mutuellement l. a. communion, en guise de viatique, au moyen d’une fleur, d’un brin d’herbe ou d’un peu de terre, lorsqu’il n’y a pas de prêtre pour distribuer les sacrements4. Tout se passe comme si los angeles réception du corps du Seigneur avait moins d’importance que le ceremony de l. a. manducation. Dans cet univers religieux, los angeles liberté humaine ne joue qu’un rôle limité.